C’est un ballet vaporeux qui se déroule en mon sureau : les oiseaux y volètent pour picorer les baies sombres, bien mûres.
Elles sont visiblement une friandise pour les mésanges et les rouges-queues. Plus d’une fois, je suis restée postée avec mon appareil photo pour essayer de vous montrer les gourmands à l’œuvre, mais les oiseaux n’aiment pas être photographiés : ils s’envolent au plus infime bruissement.
Je ne peux donc pas vous les montrer en action.
Parfois, dès 6 heures du matin, des froufroutements se font entendre entre les feuillages. Des graines s’échappent quelquefois des becs trop gourmands, trop pressés.
Une nuée de baies noires roule alors au sol. Elle n’est certes pas idéale pour les dalles ou les pierres qui se mouchètent de points bleu-foncé.
Sa brève floraison fin mai en ombelles blanches très parfumées laisse les oiseaux indifférents. Les petites fleurs à l’arôme de muscat, parfois appelées la vanille du pauvre donnent au printemps une boisson désaltérante et d’excellents beignets, tout comme des crêpes, des entremets et des gâteaux. Elles parfument champagnes, vins et gelées. Mais les oiseaux les battent de froid.
A la fin juillet, ses ombelles devenues baies bleues et noires, qu’il faut utiliser bien mûres, apportent du goût et de la vitamine C aux sirops, pâtes de fruits, confitures, entremets et gâteaux. Mais je ne voudrai pas priver les oiseaux de leur festin quotidien. Cette année je m’abstiendrai donc de cueillir les ombelles bleues. Il faut que les oiseaux se régalent jusqu’à plus faim ! De toute façon en hiver je me régalerai des tisanes de ses fleurs séchées.
Le sureau est de la même famille que le chèvrefeuille. Et il peut vivre plus de 100 ans !
Apprécié depuis l’âge de pierre, tant pour ses vertus gustatives que thérapeutiques, il hante la mémoire populaire avec ses surnoms d’arbre aux fées, de «refuge de sorcière» ou de «pharmacien de la maison». Les Anglais le considèrent comme protecteur du foyer et en plantent un lorsqu’ils s’installent dans leur nouvelle demeure. Ils le désignent par le terme elder ou elder-tree, proche du terme allemand Ellhorn ou Elderbaum. Les Allemands l’appellent aussi Holunder, Holler, Holderbaum et Schwarzholder.
En ma langue maternelle, l’alsacienne, il se nomme Holder et Holunder.