« Sacré géranium tu sens bon la terre », dis-je à mon plant en parodiant Dick Annegarn et sa célèbre chanson.
Il ne sent pas que la terre, mon géranium, (le vôtre sans doute aussi). Il a ces fragrances vives et vertes que l’on retrouve dans certains parfums pour homme.
Mon plant est âgé : il a plus de 10 ans (c’est un grand âge pour un géranium). Il passe chaque hiver en cave.
Et le printemps le voit ressortir, sans feuilles, et palot avec ses tiges décharnées.
A chaque fois le miracle opère :le géranium déplie une forêt de feuilles et fait jaillir des fleurs à profusion.
Si les géraniums pouvaient rester en pleine terre toute l’année, ils deviendraient tous des géants, comme ceux, que l’on voit à l’île de Bréhat, oints par le Gulf Stream, prendre d’assaut les façades des maisons.
Nous sommes le 29 octobre.
Il a neigé dans les Vosges.
On annonce du gel en Alsace.
Alors il me faut me résoudre à rentrer le géant.
D’ailleurs les pensées sont là qui se bousculent au portillon.
« Tu ne vas tout de même pas attendre Noël pour nous mettre en terre« , me disent-elle (en silence) avec leur regard bridé.
J’ai déterré le géranium et je l’ai mis à l’abri du froid.
Il s’est laissé faire. C’est rare qu’un végétal se révolte (je n’ai pas encore eu à mener ce type de combat).
Lorsqu’il en a assez, il s’étiole, et, si nous ne comprenons pas son message, il se laisse mourir et c’est tant pis pour nous.
Bel hiver mon géranium
et belle fin d’automne à vous !