Il y a trois jours, la fleur était encore fermée et puis le radoucissement de ce mois de décembre l’a fait épanouir à grande vitesse.
En alsacien on l’appelle Wihnàchtsros. Et cette fleur d’hiver est présente dans le livre de Noël Lulu, Noël en Alsace, Wihnàchte im Elsàss (ID l’Edition).
C’est elle que Maïdi va cueillir le soir de Noël dans le jardin obscur pour la poser dans une petite fiole.
Cette princesse des neiges, qui s’appelle « rose de Noël », ne ressemble en rien à la rose et elle ne fait pas partie de sa famille mais de celle des Helleborus.
On la désigne sous le terme hellébore en lui ajoutant l’adjectif « noire » alors qu’elle est blanche. Comment s’y retrouver ? Il y a de quoi perdre son latin.
La rose de Noël aime le froid. Heureusement que la nature est aussi composée de plantes qui vivent à l’inverse de la majorité, qui deviennent toniques lorsqu’arrive l’hiver, lorsque pour la plupart des végétaux, la sève s’en est allée vers les racines.
La rose de Noël fait partie de ces filles du froid, capables de fleurir sous le gel et sous la neige, comme les perce-neige. Cette année elle n’a pas eu à braver le froid. Elle a juste eu à composer avec des températures clémentes et elle semble s’en accommoder avec aise.
Est-elle consciente de la justesse qu’elle renvoie, avec ses pétales qui sont dans l’exactitude, avec ses étamines jaunes et ses feuilles luisantes au vert profond ? Je n’en changerai pas un millimètre tant je la trouve parfaite.
Ne vous avisez pas à goûter l’hellébore (ou l’ellébore -les deux orthographes sont acceptées-) car la plante est toxique.
Eléin signifie en grec faire périr et bora, signifie aliment meurtrier.
Contentez-vous de la regarder et ressourcez-vous à sa blancheur nivéale.
La rose de Noël apporte de la lumière en ces jours courts, aux nuits si longues.
En dépit des circonstances inédites, vivez un Noël apaisé.