La vallée de la Seine, la Normandie, la lumière de la Méditerranée, les meules de foins roses, le brouillard de Londres, les nymphéas, les peupliers, le jardin de Giverny : j’ai fait tous ces voyages sans changer de lieu, en visitant l’exposition que la Fondation Beyeler à Bâle consacrait en 2017 à Claude Monet.
Quel plaisir de voir réunis ici tant de tableaux peint par un des fondateurs de l’impressionnisme.
Monet est le prince des touches de lumière et des couleurs qu’il ne mélange pas mais qu’il juxtapose en rapides touches.
Quel tableau préférer entre la meule au soleil, le coucher de soleil sur la Seine, les peupliers au bords de l’Epte, la marée devant Varengeville ? L’un est plus beau que l’autre. En voyant le champ d’avoine aux coquelicots, il m’a semblé être en terre familière: mais oui, c’est ce tableau qui appartient au Musée d’art moderne de Strasbourg où souvent je l’ai regardé.
Monet a aussi peint les paysages de Londres comme ce Brouillard sur la Tamise à Charing Cross Bridge. Dès son premier séjour à Londres (autour de 1870), l’artiste s’est passionné pour la lumière de la ville. Il appréciait la lumière changeante au dessus de la Tamise. Monet avait cette vue depuis l’Hôtel Savoy dans lequel il logeait. L’exposition précise que du fait des continuels changements de luminosité, Monet travaillait généralement à plusieurs toiles en même temps, qu’il achevait ensuite, rentré en France, dans son atelier de Giverny.
Les tableaux de Monet ont le pouvoir de mettre de la lumière et de la douceur dans notre regard.
C’est une manne à portée d’yeux. Je me suis remplie d’elle en février 2017. Elle est sans entourloupe, elle est directe, simple et, par sa justesse et sa perfection, elle est un antidote à ce qui malmène le quotidien.
Et lorsque je suis devant u tableau de Monet, je ne peux m’empêcher de penser au jardin merveilleux qu’il a créé à Giverny et auquel j’ai consacré un texte sous ce lien.