Gelée de pissenlit de Vero Ferreira de Matos

Dans une bassine en cuivre, le mélange de fleurs, eau, citron et orange macère durant une nuit
© Vero Ferreira de Matos 

Cette photo lumineuse fut faite par Vero Ferreira de Matos, une passionnée de cuisine que j’ai connue par le biais de ma page Facebook. Véronique dite Vero, était originaire de Steinbourg.  Son nom de jeune fille était Held.

Ferreira de Matos est le nom de son époux, Vitor, qui est portugais et dont la famille habite toujours à Abrantes, au centre de Portugal.  Vero et Vitor habitaient en Haute-Savoie depuis 2016 et rêvaient de vivre au Portugal lorsque la retraite sera venue. Mais Véronique est décédée en décembre 2023. J’en fus très attristée car je m’étais habituée à sa présence sur ma Page Facebook, par ses commentaires et sa joie de vivre.

Elle m’avait expliqué  comment lui était venue sa  passion pour la cuisine : J’étais « Auxiliaire de vie sociale DE « . Une maladie (la fibromyalgie) m’a empoisonné la vie. Elle fait partie de moi depuis quelques années, je l’appelle mon  » boulet » et je refuse qu’elle dirige ma Vie, donc chaque jour je me mets des défis pour aller au-delà des douleurs.  Ce n’est pas possible tous les jours, mais, en principe, je lui fais des pieds de nez en me surpassant. En 2019 par exemple,  je me suis lancée un défi hors norme :  j’ai accepté de participer au marché de Noël local en réalisant plus de de 6000 Bredle (des petits gâteaux). Cela me paraissait irréalisable.  J’ai réussi ! Ce fut un beau pied-de-nez à mon « boulet ». Pour oublier mes douleurs intenses, je cuisine, je pâtisse et je me bats depuis des années (à titre privé et modestement) pour préserver les vieilles recettes, spécialement celles de ma si belle région,  l’Alsace,  où j’ai grandi. J’ai  aussi glané d’anciennes recettes chez des personnes âgées dont je m’occupais à leur domicile.

Etant en invalidité et ne pouvant plus assurer le quotidien parfois très physique de son métier, Vero avait créé un groupe de cuisine Facebook pour apprendre aux membres à retrouver le plaisir et le goût du fait maison. Ce groupe eut un grand succès, réunissant 10 000 adhérents. Elle l’avait fermé. et continuait à partager ses recettes sur sa Page Facebook.

Chez moi tout est fait maison, précisait-elle. Je passe aussi énormément de temps à me documenter sur tous les produits que j’utilise ou que j’apprends à connaître. J’aime savoir d’où viennent les produits, comment ils poussent, de quels pays  ils viennent, comment ils sont utilisés etc. C’est une passion sans fin. Je suis une passionnée très curieuse de tout.

Lorsque le pissenlit illuminait les prairies de son jaune or, Vero Ferreira de Matos se réjouissait chaque année pour la gelée de pissenlit qu’elle en ferait.

Vero ne voulait surtout pas passer à côté de cette aubaine qui enjolivait ses petits déjeuners. Cette gelée de pissenlit ou « cramaillote » est un délice sur les tartines. Elle accompagne fort agréablement le foie gras (froid ou chaud) : il suffit de poser un cordon de ce miel autour de lui.

Cette gelée peut être un peu liquide, c’est pour cela qu’on l’appelle miel de pissenlit, précisait Vero.

Après 45 minutes de cuisson, on passe l’ensemble au chinois © Vero Ferreira de Matos 

Une couleur ambre bien engageante © Vero Ferreira de Matos 
La recette

pour 1/2 litre de miel de pissenlit

  • 365 fleurs de pissenlits (sans la partie verte, notamment le sépale qui constitue la « couronne » sous la fleur)
  • 1, 25 litre d’eau
  • le jus d’1 citron
  • le jus d’1 orange
  • 1 citron coupé en quartiers
  • 1 orange coupée en quartiers
  • environ 1 kg de sucre environ : il faut le même poids de sucre que le liquide récupéré (notez que le gel sucre spécial confiture facilite les chose

Pour la cueillette : il faut cueillir les fleurs de pissenlit (juste les têtes ) en plein après midi pour qu’elles soient bien ouvertes. Lavez les fleurs rapidement  à la souchette sans les tremper pour ne pas les abîmer, puis égouttez-les.

Ensuite vient une partie à faire qui est un peu longue : il faudrait enlever toutes les parties vertes des fleurs pour ne garder que les pétales. Mais il faut le faire de suite en rentrant car les fleurs se referment et là, plus moyen plus moyen d’enlever les pétales. Mais Vero a réalisé qu’en enlevant la tige au plus court, la confiture sera tout aussi bonne, même s’il reste quelques parties vertes. Cela ne change absolument rien au goût, disait-elle.

Versez l’eau dans une casserole ou dans une bassine en cuivre. Pressez l’orange et le citron, passez le jus à travers un chinois puis ajoutez ce jus dans l’eau. Ajoutez ensuite toutes les fleurs de pissenlit,  ainsi que l’orange et le citron coupés en quartiers et portez à ébullition, tout en remuant, pendant environ 45 mn. Couvrez d’un torchon et laissez refroidir et reposer toute une nuit.

Le lendemain matin, passez le tout dans un chinois (voyez la photo) et laissez égoutter, puis pressez fleurs longuement afin d’en extraire tout le jus restant.

Pesez le jus récupéré et ajoutez autant de sucre. Portez à ébullition tout en écumant régulièrement afin d’obtenir une confiture translucide au final. Lorsqu’il ne se formera plus de mousse blanche, laissez cuire à petits bouillons pendant environ 45 mn.
Versez cette préparation immédiatement dans des pots bien propres, vissez le couvercle. Renversez les pots jusqu’à refroidissement.

Ensuite, il suffit de se régaler avec cette manne que la nature nous permet d’avoir à foison. J’offre la gelée de pissenlit à  mes trois enfants et cinq petits-enfants, dit Vero, ajoutant : J’ai la même passion que notre belle alsacienne, Christine Ferber,  pour faire les gelées et confitures.  J’ai toujours dit que,  les yeux fermés, en goûtant une gelée et confiture, on doit reconnaître de suite le fruit. Je mets un point d’honneur à cela : obtenir beaucoup de goût avec beaucoup moins de sucre. Je n’utilise que 750 grammes de sucre pour tous fruits.

Le miel de pissenlit photographié en gros plan © Véro Ferreira de Matos 

Vous trouverez d’autres recettes liées au pissenlit sur ce site :

print