Le merisier à grappes fleurit depuis début avril.
En alsacien on l’appelle Wìldkìrschbaum, ce qui signifie cerisier sauvage. On le désigne aussi par le terme Vœjelkìrschbœm, ce qui veut dire l’arbre à cerises pour oiseaux (la merise se dit Vœjelkìrsch).
On a du mal à penser que ses fleurettes se transformeront en petites cerises aigrelettes et astringentes qui servent encore, mais de plus en plus rarement, à faire de la liqueur.
De loin, ses grappes blanches qui sentent l’amande, font vaguement penser à du lilas.
Lorsque je le vois fleurir, je me transpose 19 années en arrière, un dimanche de 2002.
Je faisais du vélo et le ciel était limpide. Le merisier à grappes fleurissait. Je savais que deux jours tard je prendrais l’avion pour New York et que j’y ferai la connaissance d’une femme avec laquelle j’échangeais quotidiennement depuis un an.
De cette rencontre avec Renée Roth-Hano naîtra le livre écrit à quatre mains A demain à New York, je porterai votre écharpe (La Nuée Bleue) paru en 2003.
Depuis ce moment, tout merisier à grappes entrevu me rappelle cet instant.
Étonnant mode de fonctionnement de la mémoire, éloigné de toutes règles.