Bettelmànn mìt Aepfel
Le mendiant se fait généralement avec des cerises, mais il est aussi exquis avec des pommes. Préférez les Boskop, Melrose, ou Idared.
Cette recette m’a été révélée par Didier Riedlinger qui a raflé 4 médailles d’or aux Jeux Paralympiques de Lillehammer en 1994. Soultzeren en délire a applaudi ce champion doté d’une volonté d’acier. C’est dans ce village de la vallée de Munster qu’il a grandi et appris le métier de charpentier, tout en pratiquant assidument le ski de fond et la course à pied. En 1986, il tomba d’un toit . Cet accident du travail le condamna au fauteuil roulant. Il ne se laissa pas abattre. Encore convalescent, il s’inscrivit pour des épreuves en catégorie « handisport », participa à de multiples compétitions en fauteuil roulant et se préparait pour les Jeux Olympiques de Lillehammer en s’entrainant le plus possible à la Schlucht avec sa luge nordique, ou chez lui, à l’aide de bâtons de ski qui lui permettent de garder une force performante.
Aujourd’hui, Didier Riedlinger a quitté professionnellement le monde du sport mais il en fait toujours, à titre personnel, pour garder la forme. Il a aussi quitté l’Alsace pour Laffitte-sur-Lot, un village du Sud-Ouest situé entre Marmande et Agen où il vit heureux avec son épouse alsacienne, Véronique, originaire de Lingolsheim. Nous avons une maison avec une piscine, un jardin et du terrain, donc avec pas mal d’entretien. Je jardine, je bricole, il y a tous les jours de quoi s’occuper, précise t’il.
Didier Riedlinger s’est aussi investi pour le dynamisme de son village d’adoption. J’y suis président du comité des fêtes et investi dans quatre associations : basket, bibliothèque, « quatre saisons » et dans l’association du patrimoine. Il n’a en rien perdu de son dynamisme et de sa capacité à fédérer. Ainsi, il révèle que pour les prochaines élections municipales de 2020, il se présentera sur la liste du maire de Laffitte-sur-Lot.
Pour ce dessert, son favori, Didier Riedlinger, apporte ces précisions : Mon bonheur gustatif est lié à ce gâteau simple et savoureux que Maman, fille du boulanger d’Ampferspag, le hameau voisin, préparait très souvent avec les pommes du verger, très odorantes. Elle en faisait toujours deux à la fois. Faut dire que nous sommes 8 frères et sœurs ! Nous les dévorions à belles dents et n’en laissions aucune miette.
pour un mendiant de 25 cm de diamètre
- 300 g de brioches ou petits pains au lait rassis (ou à défaut du pain rassis)
- 1/2 litre de lait
- 200 g de sucre semoule
- 5 œufs
- 1 sachet de sucre vanillé
- 1 cuillerée à café de cannelle
- 600 g de pommes épluchées et coupées en dés
- 150 g de raisins secs (sultanines)
- 80 g de sucre roux pour le saupoudrage
- 30 g de beurre
Coupez la brioche (ou les petits pains rassis) en morceaux. Versez le lait bouillant, laissez reposer pendant 10 minutes environ pour laisser imbiber. Écrasez à l’aide d’une fourchette. Ajoutez, après un léger refroidissement , le sucre, les œufs, le sucre vanillé, la cannelle, les pommes coupées en dés et les raisins secs. Mélangez. Versez dans un moule à manqué beurré (ou une tourtière) d’environ 25 cm de diamètre et doté d’ un rebord assez haut (d’environ 4 à 5 cm).
Saupoudrez d’une très légère couche de sucre roux, parsemez de quelques flocons de beurre. Faites cuire à four moyen, à 180° (thermostat 6) pendant 1 heure. Laissez refroidir légèrement. Dégustez tiède ou froid. On peut, selon envie, le flamber avec un peu de calvados ou d’armagnac. Ce clafoutis est exquis avec thé, café ou avec un verre de Gewurztraminer ou de Vendanges Tardives.
Recette extraite de mon livre A la table de Simone (La Nuée Bleue), photo Marcel Ehrhard