Cela se sent à quelques signes infimes, à de petits riens : le printemps se prépare en silence.
Même si l’hiver a encore quelques forte à jouer.
On devine néanmoins que les jours s’allongent.
Ìm Janner namme d’Daj mìt eme Hàhneschrìtt züe. En janvier les jours croissent d’un pas de coq, dit-on en alsacien.
Je devine aussi que le printemps se peaufine aux mouvements infimes qui se produisent au jardin.
Les plantes à bulbe entrent en activité : elles font des feuilles qui s’extirpent de la terre tels des étendards ou des langues de chlorophylle comme cette jacinthe qui, en silence, avance dans son cycle de fleur.
Les couleurs vertes des feuilles donnent de la vitamine à nos regards, comme si leur simple vue pouvait infuser nos veines et nos pupilles.
Février est là. Et l’exubérance est perceptible.
Connaissez-vous ce poème qui porte le nom du mois à venir et qui est signé Isabelle Callis-Sabot ?
Apprécions pleinement la chance qu’il nous est donné de vivre le cycle des saisons.
Février
Voici que Février revient, plein de promesses,
Çà et là quelques fleurs s’ouvrent hâtivement ;
Il peut encor neiger, mais le grand froid régresse
Et l’on perçoit déjà des jours l’allongement.
Le printemps apparaît, le rude hiver s’achève ;
Par les champs, par les prés, dévalent les ruisseaux,
Le vieil arbre bourgeonne et se gorge de sève,
Bientôt, dans sa ramée, nicheront les moineaux.
Un soleil radieux inonde la colline,
Au jardin tout prend vie, tout cherche à émouvoir,
Et je sens, sous mes pas, tandis que je chemine,
La terre qui frémit et palpite d’espoir.
Isabelle Callis-Sabot