Lorsque le bouquet de Jean-Paul Ehrismann apparut sur ma messagerie, je fus touchée par sa beauté et par sa simplicité.
J’ai eu, de plus, l’impression que cette photo me renvoyait vers des temps immémoriaux, ceux de l’enfance, d’une Alsace rurale et bienveillante.
J’y ai reconnu ces motifs au point de tige comme ceux que brodaient Maman, mes grand-mères et mes tantes.
Jean-Paul Ehrismann aime l’écriture et la peinture. Il écrit des textes poétiques, il narre ses voyages, ses émotions, ses marches et ses exaltations.
Il connait bien la nature et précise quelles fleurs composent son bouquet : Il comporte une base d’euphorbe-petit cyprès et de myosotis, écrit-il, avec des rajouts (peu visibles) de fraise des bois, de sauge officinale , de sauge des prés et de muscari.
Il aime la photo et comme il est un aquarelliste hors pair, ses photos donnent souvent naissances à des aquarelles.
Jean-Paul Ehrismann partage ses textes, photos et aquarelles sur son site Les rives du quotidien.
Voici le texte de Jean-Paul Ehrismann qui accompagne la photo de ce bouquet :
Ces fleurs couleur azur si petites et si discrètes sont chargées d’un message subliminal. Nul/le d’entre nous ne peut l’ignorer. Il nous renvoie aux carnets de poésie de notre enfance dont les jeunes filles soignaient d’enrichir les pages comme un précieux viatique.
Les garçons étaient certes trop fiers pour perdre leur temps avec les chemins de vie parsemés de fleurs, le bonheur éternel, l’amour toujours, les roses sans épines, les Vergissmeinnicht, les paniers de fleurs, l’amitié fidèle, les tendres baisers, la voix du cœur, le ciel sur terre… Mais pour autant ils ne dédaignent pas jeter un coup furtif sur le carnet des filles.
Si, enfouies sous des tonnes d’objets dont la publicité ou la réclame nous a fait croire qu’il était indispensable de les posséder au risque de passer à côté de la modernité, de la mode, voire du bonheur, un tel carnet vous tombe sous le main, n’hésitez pas. Il pourra vous être donné d’éprouver un vrai bonheur. Un bonheur des choses simples, un bonheur dont les couleurs de l’enfance ont teinté à jamais les impressions de la vie.
Je ne peux m’empêcher, alors même que je suis devenu un garçon adulte, âgé de 3/4 de siècle, d’éprouver une émotion tendre et sincère à la vue de ces fleurs, augmentée par la vue de ces hirondelles que ma grand mère, à l’instar de toutes les jeunes filles de son époque, a brodé avec délicatesse et amour.