C’est une « super-lune » que connut la pleine lune de ce mois de février 2019.
Ce 19 février à 19h35, j’ai fait cette photo, depuis la Place de la République à Strasbourg, depuis la sculpture de Léon-Ernest Drivier qui honore les morts de la première guerre mondiale. Une mère -qui symbolise la ville de Strasbourg-, tient sur ses genoux ses deux enfants mourants. L’un est allemand et l’autre français. Ils ne portent plus d’uniformes qui les distinguent. Ils se sont combattus et, devant la mort, ils se rapprochent et se se donnent la main.
Je me trouvais là, sur cette place qui était dans la pénombre, entre le Palais du Rhin et le Théâtre National, avec toutes ces personnes venues pour le rassemblement contre l’anti-sémitisme.
Je ne pensais jamais avoir à venir sur cette place altière avec ses magnolias, ses hêtres rouges et ses gingko biloba pour une raison aussi triste et aussi pleutre que ces relents d’anti-sémitisme qui secouent la France.
Des personnes ont allumé des bougies et les ont posé sur le monument.
C’est alors que je vis la lune qui illuminait les nuages et la bibliothèque universitaire.
Le tram passa ainsi que deux cyclistes.
Cinq minutes plus tard, la lune s’était tant baissée qu’on ne la voyait plus.
Les 2000 personnes se dispersèrent petit à petit.
Seules brillaient et dansaient fébrilement les flammes de bougie,
comme des lueur d’espérance.