Une myrtille et une plume de geai

La nature ne cesse de nous surprendre.

Elle offre à celui qui la contemple de merveilleuses saynètes à découvrir au détour d’un pas ou d’un sentier.

Dans la montée vers le Brotsch, dans les Vosges, j’ai vu cette saynète : une nature morte si vivante, parfaite.

Rien à retoucher à sa scénographie.

En arrière-plan, une dernière baie de myrtilles d’une teinte bleu foncé.

A l’avant un monticule de mousse.

Et, posée sur elle, une plume de geai.
Enfant, je trouvais que la plume de geai était un modèle de beauté parfaite.

Que trouver à redire à ces nuances de bleu strié de gris et de blanc ? Ces jolies plumes ne se trouvent que chaque côté des ailes à l’endroit désigné par le terme « couvertures alaires ».

Si vous trouvez une plume de geai, gardez-là, car elle a une valeur : celle sentimentale que vous lui donnerez, mais aussi une valeur vénale : une plume se vend sur internet sur les sites de mercerie pour un peu plus d’1 €.

Pourquoi acheter les plumes de gai ? Pour mettre au chapeau : ce sont les chasseurs et les chasseresses qui souvent épinglent petites et grandes plumes à leur couvre chef. Ou pour faire des bijoux.

En alsacien le geai s’appelle « de Hähr ». En allemand, il se nomme « Eichelhäher ».
Le geai des chênes adore les glands qu’il cache pour l’hiver et dont il se nourrit.

Impossible avec lui de marcher silencieusement en forêt : il est une sentinelle qui signale votre passage en poussant son cri rauque, pas très plaisant.

Son ramage ne s’accorde pas à la beauté de son plumage.

 

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