Lorsqu’il faut remiser les décors du sapin de Noël au grenier, cela ne va jamais sans sans effort et sans un pincement au coeur.
Il est si simple de descendre du grenier les boîtes qui contiennent les boules, les guirlandes, les cheveux d’anges et les oiseaux du paradis.
Et je dois chaque année faire de l’auto-persuasion pour démonter le sapin, remballer ce matériel fragile et le faire retourner au grenier.
Si je pouvais, je le garderai jusqu’au 2 février, jusqu’à la Chandeleur, qui (dit-on) serait la limite ultime.
Mais enfin, d’ici là, ses aiguilles auraient perdu toute leur verdeur.
J’ai donc fait remonter ces objets précieux au grenier jusqu’à l’année prochaine.
Maintenant que mon esprit n’est plus rivé à Noël, je peux penser aux jours qui se rallongent.
Ze Wihnàchte e Mùckeschrìtt,
ze Nejjohr e Hàhntritt,
ze Drëikenisdàà e Hìrschesprùng
ùnn ze Maria Liechtmass e ganzi Stùnd.
Pour Noël d’un pas de mouche,
pour Nouvel An d’un pas de coq,
pour l’Epiphanie d’un saut de cerf
et pour la Chandeleur de toute une une heure.
Mehr Licht, plus de lumière : une belle perspective.
A la publication de ce texte, vous fûtes nombreuses à réagir, pour dire combien vous aviez aussi de la peine à ranger les affaires de Noël, combien vous aimiez les décors de l’enfance.
Mais vous fûtes aussi nombreuses à dire qu’une fois ce décor rangé, on pouvait se réjouir pour les premiers prémices du printemps, et pour la joie de savoir que dix ou onze mois plus tard, il sera temps temps de retourner vers ces boîtes de décor.
Et puis Eve Pitovic a apporté ce commentaire que j’ai plaisir à ajouter à mon texte :
Comme vous toutes et tous, cela me peine de ranger les décors de noël..
Mais, j’ai une chance supplémentaire : je fête Noël, huit jours après, je fête Nouvel An et huit jours après, mon anniversaire, avec le bonheur de la galette des Rois !
De ce fait, les boules et les décos de Noël restent encore sur le sapin chez moi… jusqu’à la mi- janvier.
Puis, je range religieusement ces personnages, pommes de pins, écureuils, père Noël en verre églomisé. Surtout les fragiles oiseaux de Paradis. C’est alors à mon père que je pense… Ces oiseaux de Paradis, et autres petits personnages à suspendre dataient de son enfance, au temps où les marchands ambulants venaient de la Forêt Noire ou d’Allemagne dont c’était la spécialité.
Sans manquer d’évoquer les boules de verre provenant des Vosges vers Meisentahl, la vallée des verriers.
Mes parents nous ont toujours offerts des Noëls enchanteurs. Dans leur enfance, il recevaient juste une orange!
Je suis née à Sélestat, aujourd’hui capitale du Sapin de Noël.
L’Eglise Ste-Foy exposait une crèche extraordinaire.
Voilà je suis au milieu de mes chers disparus, lorsque je range religieusement mes boîtes.
Non, je ne suis pas triste… Ils m’ont laissé le plus bel héritage, nos traditions alsaciennes!
Autre bonheur…
Cette année, à New York, ma fille a décoré son premier sapin de Noël. Mon autre fille l’a décoré chez elle, à Paris !
Ça va continuer, c’est transmis.
A vous tous, pensez à Noël prochain…
Je vous souhaite Simone, une merveilleuse année.