Sylvie Troxler, une des deux filles du célèbre poète, comédien et auteur de pièces dialectales Tony Troxler, a hérité de son père le goût du chant et de l’écriture. Orthophoniste de métier, passionnée de danse et de musique, elle révèle pourquoi elle a choisi le goulash, cette spécialité hongroise.
Mon grand-père maternel serait d’origine hongroise. La légende dit que notre famille Vix viendrait de Hongrie. C’étaient des « Ziginer », « Scharaschliffer » ou « Zeinaflicker » – des gitans, des remouleurs ou des vanniers-, qui auraient remonté le Rhin jusqu’à La Wantzenau où ils se sont installés, précise t’elle.
Mon arrière-grand-père était boulanger, poursuit Sylvie, et il a déménagé à Mulhouse dans les années 1900 pour trouver du travail. Mon grand-père avait un don pour la musique, il était autodidacte et savait jouer de plusieurs instruments dont le piano, le violon, la flûte traversière et la mandoline. Les personnes de cette famille sont très typés, cheveux très bruns, peau brune, mon grand-père avait de très beaux yeux verts. Mes 3 enfants ont hérité quelque chose de cet ordre-là, un type de l’est mais du sud et mon fils Hugo est un très bon musicien, il joue de la guitare manouche.
Sylvie a dédié l’émission à sa maman, Yvonne, une Mulhousienne qui fut secrétaire de direction aux Mines de Potasse, dont elle dit qu’elle est une « femme exceptionnelle » et qui fêtera ses 98 ans le 10 février 2019.
Sylvie Troxler a consacré un livre hommage à son père « Tony Troxler, Derrière le miroir » en 2002 ( Editions Hirlé), Né dans le Sundgau, vivant à Mulhouse, adulé par les Haut-Rhinois, Tony Troxler s’était rendu très populaire, par ses pièces et ses sketchs, notamment par la revue annuelle mulhousienne d’r Herreowa.
Pour le 20e anniversaire de sa mort (Tony est décédé en 1998), diverses manifestations se sont déroulées dont l’inauguration par la mairie en décembre 2018 de la fresque murale ‘S isch doch a scheena Sproch face au théâtre municipal de Mulhouse, peinte par Gérard Kraemer.
pour 6 personnes
pour le goulash
- 1 kg de boeuf (paleron, macreuse, gîte) coupé en gros dés
- 400 g de lard fumé
- 400 g d’oignons
- 2 tomates
- 2 poivrons verts
- 4 grandes pommes de terre, facultatif
- 100 g de saindoux ou 5 cl huile végétale
- 20 g de paprika
- 1 bouquet garni
- sel et poivre
- 1 à 2 dl d’eau
- 1 à 2 dl de vin rouge (du Côtes-du- Rhône par exemple)
en accompagnement
- des pommes de terres (cuites éventuellement avec le goulash)
- une purée de pomme de terre
- des spätzle
- des quenelles de pommes de terre dites « Ardäpfelpflütta »
- des pâtes (tagliatelles ou autres)
Faites dorer les oignons émincés dans le saindoux ou l’huile avec les lardons dans une marmite en fonte.
Sortez les oignons et faites rissoler la viande, ajoutez le paprika, remuez quelques minutes, remettre les oignons puis mouillez avec l’eau mélangée au vin, sur 2 à 3 cm et faites cuire à couvert durant 30 minutes.
Coupez les tomates en quartiers et ajoutez-les à la viande avec les deux poivrons coupés en 2 et le bouquet garni. Salez et poivrez.
Laissez mijoter pendant 1 heure à 1 heure 30, voire plus longtemps, à feu doux. Rajoutez eau et vin si nécessaire au fur et à mesure.
Il est possible d’ajouter les pommes de terre épluchées et coupées en quartiers une demi-heure avant la fin.
Servez en accompagnement de la purée de pommes de terre, des gnocchi, des spätzle ou des quenelles de pommes de terre (dites Ardäpfelpflütte).
En vin, Sylvie Troxler recommande un Côtes du Rhône, un Gigondas ou un Châteauneuf-du-Pape.