Ma soeur m’a envoyé cette poésie en prose.
J’ai le cœur
en vague d’émeraude
C’est vert
et si beau
si doux
Il y a le vert
des lézards
des fougères
des arbres
encore verts
C’est un vert
d’espoir
et peut-être
de printemps.
J’ai aimé ces mots. Ils arrivaient harmonieusement dans mon jour. Alors j’ai cherché des photos de mousse pour les illustrer et pour vous les donner à voir.
Quoi de plus profond, de plus beau que le vert des mousses ?
J’aime les mousses. Savent-elles la beauté qu’elles déploient lorsqu’elles recouvrent les pierres, les taillis, les zones d’ombre ?
Et pourquoi j’aime le vert ? C’est une couleur vivifiante, celle qui va le mieux à la nature.
Dire que le vert n’est qu’une couleur secondaire ! On l’obtient en mélangeant deux couleurs primaires, le jaune et le bleu -et c’est magique de voir jaillir le vert en fusionnant ces deux couleurs-.
Mais que de nuances de verts ! Ne me demandez pas lequel je préfère, vous me mettriez dans l’embarras.
J’aime le vert mousse mais, que de variétés de verts dans les mousses.
Elles me compliquent drôlement la tâche, car, en les regardant bien, elles contiennent le vert émeraude, le vert sapin, le vert absinthe, le vert oxyde, le vert pomme, le vert jade, le vert olive, le vert Uzès, le vert lichen, le vert anis.
Mais il y a aussi l’aigue-marine, le céladon, le vert kaki, le vert bouteille, le vert véronèse, le vert chartreuse, le vert amande, le vert eau, le vert malachite et la liste n’est pas complète.
Il y a le vert de gris, qui désigne au départ la corrosion du cuivre, qui rappelle la couleur des uniformes militaires allemands. Ce vert est nommé feldgrau en allemand. C’est celui que nos ainés furent contraints de porter en faisant la guerre dans l’armée allemande. Ils ne portaient pas le bleu horizon des Poilus.
L’Histoire contée devant les monuments fait parfois des raccourcis. Ainsi lors de l’armistice, les maires lisent devant les monuments aux morts alsaciens des textes officiels qui célèbrent les poilus. Or, durant la 2e guerre mondiale, l’Alsace était allemande et nos aînés ont combattu sous la couleur feldgrau. Est-ce si difficile à dire, si difficile à écrire ? Faut-il continuer à transmettre aux jeunes générations des faits tronqués ? Qu’espère t’on en procédant ainsi.
Zut. J’étais dans l’élan des mousses et j’ai bifurqué vers les excès de notre république.
Je crois que je vais me servir une menthe à l’eau.
Mais, oui, il y a aussi le vert menthe.
Il y a le vert chartreuse, mais ce vert-là il est conseillé de le savourer avec modération.
Et puis ensuite je pourrais cuisiner une purée vert épinard et vert poireau, agrémenté de quelques gouttes de vert citron.
Et pour bien digérer, me préparer une tisane vert tilleul et vert sauge,
et rêver que bientôt le vert printemps toquera à nos portes.