Un peu de neige et le tram est bloqué

De grands panneaux publicitaires strasbourgeois disent :

La CTS a 140 ans

2017 prêts à vous emmener encore plus loin.

Plus loin, d’accord, mais en combien de temps ?

La neige est tombée durant la nuit. Une couche de trois à cinq centimètres couvrait le sol au matin de ce 10 janvier 2017. Difficile de prendre le vélo sur les 10 kilomètres qui me permettent de rallier la radio car la piste cyclable n’était pas encore dégagée à 8 heures. J’ai donc décidé de prendre le tram. Ce que je fais très rarement car je suis généralement à vélo qu’il pleuve ou qu’il vente. Mais je sais la difficulté d’avancer lorsque la neige fraîche encombre les rayons des roues.

Arrivée à la station de tram, la machine à composter était en panne. Le panneau d’affichage indiquait que le tram arrivait dans 5 minutes, ce qui me laissa le temps de chercher un composteur sur la voie d’en face. Car, gare si vous êtes contrôlé ! Toute explication relative à un composteur en panne ne calme pas l’ardeur des contrôleurs zélés de la CTS.

J’aurais en fait pu faire de nombreux kilomètres avant de revenir sur le quai car le tram mit… 45 minutes à arriver. Autant vous dire qu’en un temps si long les usagers s’agglutinaient sur le quai. La rame qui arriva était déjà bien remplie et nous nous retrouvâmes debout, serrés les uns aux autres, comme des sardines. Un exercice de « proximité imposée » qu’un agoraphobe mettrait six mois à surmonter.

Nous étions des « sardines » de tous âges, toutes couleurs, toutes tailles, qui toutes vivaient le même désagrément, sans s’énerver, sans maugréer. Les seuls sons que l’on entendait était les quintes de toux, les nez qui se mouchaient et les voix chuchotant en se demandant si elles arriveraient à l’heure au lycée ou au travail.

Ce dysfonctionnement du tram a révélé un bel exemple du « vivre ensemble » que tout leader politique rêverait de réussir. Dans cette adversité, la bienveillance a parfaitement fonctionné. Et je remercie tous « mes frères et soeurs de galère sardinière ». Mais que cet exemple d’un groupe apte à se contrôler, à rester poli et respectueux, n’incite pas la CTS à reconduire ses engorgements non maîtrisés !

Car, même si la CTS m’avait annoncé que le trajet était gratuit, j’aurais -dans les circonstances infligées- préféré le faire à pied ou à vélo. Il avait fallu payer pour faire en 1 h30 ce qui devait durer 20 minutes et arriver épuiser avant même d’avoir commencé son travail.

Je suis arrivée au studio radio de France Bleu Elsass deux minutes avant la prise d’antenne. L’heure de préparation sur laquelle je misais était tombée à l’eau.

Ce qui m’a étonné, c’est l’absence de réactivité de la CTS. Pas d’annonce sur son site pour renseigner sur l’attente (et il est désagréable d’être pris dans une attente sans en connaître la durée). L’usager est livré à lui-même, à faire le pied de grue avec son billet composté dans la poche.

Il est vrai qu’à 12 h30 (3 heures après les faits !), la CTS postait sur sa page Facebook l’info trafic précisant que « de nombreux retards sur le réseau tram sont actuellement encore constatés. Les conditions climatiques impactent sur le fonctionnement des aiguillages« .

A Nice, une paralysie occasionnée par une petite neige se comprendrait mieux.

Strasbourg, avec sa réputation de « Sibérie de la France », devrait être en mesure d’affronter la chute de flocons !

 

 

 

 

 

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